CIF: les victimes de l'affaire Apollonia interpellent l'Etat

Publié le 12 Septembre 2012

Les victimes de l'affaire Apollonia, vaste escroquerie présumée aux placements immobiliers défiscalisants, ont appelé mardi le gouvernement à garantir leur indemnisation par le Crédit immobilier de France (CIF), mis en examen dans ce dossier et en cours de sauvetage par l'Etat.

"Nous souhaitons que le gouvernement apporte des garanties quant à l'indemnisation des victimes par le CIF, puisque ce dernier pourrait être amené à disparaître avant l'issue de la procédure judiciaire en cours", a déclaré Claude Michel, président de l'association ANVI-Asdevilm, qui regroupe 350 foyers de l'Hexagone victimes de l'escroquerie, dans un communiqué de presse.

Selon l'association, qui cite ses comptes semestriels au 30 juin 2011, le groupe CIF "détient 316 millions d'euros de créances douteuses issues de l'affaire Apollonia" et est "en première ligne" parmi les banques qui ont conduit ses membres "à un surendettement massif après avoir octroyé des prêts sans procéder aux contrôles les plus élémentaires, au mépris des lois et règlements".

Dans cette affaire instruite depuis quatre ans, aux 1.000 victimes pour un milliard d'euros de préjudice, "près de 40% du montant total des prêts et des 3.000 appartements vendus ont été financés par des établissements du CIF (...) On ne peut donc imaginer que l'Etat, désormais aux commandes du CIF, puisse laisser les nouveaux dirigeants du groupe continuer le recouvrement de créances qu'il sait, via la justice, frauduleuses", a conclu Claude Michel.

La holding et deux filiales du CIF ont été mises en examen, en tant que personne morale, dans le cadre de l'affaire Apollonia en juillet à Marseille, après une trentaine de personnes physiques dont les dirigeants et salariés d'une ancienne société immobilière d'Aix-en-Provence à l'origine de l'escroquerie et qui a donné son nom à l'affaire, ainsi que des notaires, des courtiers et des cadres bancaires.

La justice leur reproche d'avoir escroqué des centaines de foyers de l'Hexagone dans les années 2000, en leur faisant acheter des appartements dans le cadre du statut des loueurs en meublé professionnels. Revenus locatifs et avantages fiscaux étaient censés couvrir la totalité de leurs investissements, mais les ménages se sont retrouvés en réalité très lourdement endettés.

Des banques ont cherché depuis à recouvrer leurs créances par des saisies de comptes ou d'appartements, mais la cour de cassation a estimé en juin que celles-ci ne pourraient plus intervenir, désormais, sans décision judiciaire.

 

Rédigé par thirmich

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